Innovation de rupture cherchant à améliorer le monde qui nous entoure, la deeptech est devenue un enjeu majeur pour la France qui tente de se mettre à la page. La deeptech est devenue le premier secteur d'investissement en Europe et la France, consciente de ses atouts académiques et entrepreneuriaux, tente de s'insérer dans cette dynamique mondiale.
Un territoire aux atouts considérables
Pour 61% des investisseurs, la France fait partie du Top 5 des destinations où il faut investir dans le domaine de la deeptech. L'hexagone offre des avantages comparatifs conséquents pour les investisseurs du monde entier. La France dispose de nombreux atouts permettant aux entrepreneurs souhaitant avoir un impact sur le monde de s’épanouir.
Une recherche scientifique reconnue
La France dispose d’une recherche académique et scientifique de très haut niveau se classant à la septième place mondiale. L’hexagone dispose d’un tissu universitaire très développé et très performant, avec des universités de rang mondial dont la qualité de la recherche est indéniable. Le CNRS (Centre Nationale de le Recherche Scientifique) ou l'Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) sont les parfaits exemples du dynamisme de la recherche française.
Cependant une recherche de qualité ne suffit souvent pas à développer l'entrepreneuriat à impact, la prochaine étape est de pousser les jeunes diplômés à se lancer. Il n’est pas commun, après avoir eu un parcours académique, de mettre ses connaissances en pratique en se lançant dans la deeptech. La plupart des diplômés se lancent dans des carrières de recherche pure, mais de plus en plus d’universités développent des programmes entrepreneuriaux ou développent des incubateurs afin d’aider les jeunes étudiants à se lancer. Le but : créer des ponts entre le monde de la recherche et celui de l’entrepreneuriat afin de pousser les jeunes talents à se lancer. La loi Pacte du 22 mai 2019 entre ainsi dans cette dynamique avec la création d’un statut chercheur-entrepreneur ayant pour but de pousser les jeunes à innover et entreprendre autrement.
Les universités sont au rendez-vous avec des programmes de plus en plus tournés vers l’entreprenariat pour aider les futurs diplômés à se décider, mais également avec le développement d’incubateur à l’intérieur des universités. Ce type d’organisation permet ainsi aux étudiants de démarrer leur projet pendant leurs études. On peut prendre l’exemple de l’incubateur PC’up au cœur de l’ESPCI (L’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris) qui accueille une vingtaine de startups au cœur de la prestigieuse école parisienne. Il y a une réelle volonté de la part des responsables de faire le lien entre les startups et les étudiants, les premières proposant ainsi des postes ou des stages aux seconds afin de les familiariser au monde de l’entrepreneuriat.
Un écosystème propice au développement des startups deeptech
Universités, incubateurs, SATT (Société d'Accélération du Transfert de Technologies)... il existe en France tout un réseau d'organismes dédiés au développement des startups, et ceux se spécialisant dans le domaine de la deeptech n'ont de cesse de croitre.
Des incubateurs, présents sur l’ensemble du territoire national, permettent un accompagnement dès la création de l’entreprise. Ils permettent de former, aider et accompagner les entrepreneurs afin de faciliter leur entrée sur le marché. Cette étape est d’autant plus importante pour les startups deeptech dont le processus de recherche et développement est souvent très long. Cette année, l'État a ainsi investi près de 150 millions d'euros pour faciliter la création de ces incubateurs. Le but est de créer un éco-système d'organismes et de structures permettant aux startups de se développer.
Ce réseau compte bien sûr les incubateurs mais également sur la SATT (Société d'Accélération du Transfert de Technologies) permettant de favoriser les transferts de connaissances entre le monde de la recherche et celui de l'entrepreneuriat. Des partenariats ont ainsi été développés entre BpiFrance et les SATT présentes en région afin de faciliter les transferts de technologies entre la recherche publique et les jeunes entreprises deeptech.
Un financement encore complexe
La grosse différence entre les startups low tech et deeptech réside dans leur temporalité. Alors que la mise sur le marché des startups low tech est plutôt rapide, il faut attendre entre 5 et 15 ans pour qu'une startup deeptech puisse entrer sur le marché. Une grosse différence sur la question du financement apparait puisque les investisseurs, préférant les retours sur investissement rapides, ont tendance à tourner le dos aux startups deeptech.
Bpifrance annonçait en janvier 2019 vouloir faire de la France "une référence dans l'innovation de rupture". Cette annonce s'est traduit par une multiplication par trois des financements avec des montants atteignant 1,3 milliards pour la période 2019 - 2023. Si le financement public semble être au rendez-vous, le financement privé a plus de difficultés à se développer en France. Avec une phase de développement plus longue et une temporalité spécifique, les investisseurs sont plus frileux à investir dans le domaine de la deeptech. C'est ainsi que la deeptech française continue à être principalement financée par des fonds publics à hauteur de 45%, c'est bien plus que les 26% aux États-Unis et les 35% dans le monde.
Le financement reste la dernière étape de la France pour rattraper ses concurrents américains, asiatiques et britanniques. Les fonds d'investissement français ne disposent pas des fonds nécessaires au financement d'une deeptech française en pleine expansion. Résultat : des startups comme Dreem et Dyanacure ont dû se tourner vers des fonds étrangers respectivement américains et israéliens. Tout n'est pas perdu pour la France, loin de là puisque tout semble être en marche pour permettre à ces fonds de se développer pour permettre d'améliorer et de développer les investissements français.
La France dispose d'atouts majeurs pour devenir un pionnier dans la deeptech mondiale. La qualité de sa recherche privée comme publique lui offre un terreau propice au développement de technologie de rupture. Emmanuel Macron avait donné le ton en septembre 2019 en souhaitant investir 5 milliards d'euros pour développer les pépites françaises. Depuis c'est tout un écosystème d'acteurs qui s'est développé dans l'hexagone afin de faciliter l'émergence et le développement de ces startups dont le but est de créer une innovation de rupture afin de faire entrer la France dans le monde de demain.
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